Retour de Saorge, petit village médiéval...

Retour de Saorge, petit village médiéval accroché aux flancs des Alpes de Provence au dessus de la Roya, entre Tende & Menton. L’équipe de la galerie en ligne découvrait cet étonnant lieu au printemps dernier sur l’invitation de Laure & Philippe Bizot, cet aoutien séjour constituait donc une poursuite du travail de peintures entamé au mois d’avril dernier. & l’on se dit que devant ces ruelles aussi ensoleillées que percées d’obscurs passages verticaux – à rendre jaloux les traboules Lyonnais – c’est l’expression de l’ambiance plus que le pur respect de la construction des formes qui importe. Voir avec ses propres yeux, comprendre une suite de plans dans l’espace, sentir ces plans composer en vous une émotion, vivre cette émotion sans pouvoir l’expliquer avec des mots, cela donne toujours un instant dans lequel la fonction va créer l’organe, par teintes plates ou couleurs ourlées.

Dans le carnet de croquis, une suite de ces teintes plates délayées dans l’eau saorgeaise prélevée aux lavoirs tire des fondus grâce à la pureté de cette eau. L’on disait dans les livres datant d’avant la seconde guerre mondiale qu’ourler une couleur moite (aquarelle en pain) se fait à l’eau de pluie tant celle-ci est débarrassée d’impuretés ou d’ajouts chimiques. La majeure partie des premières teintes se laisse laver par les coups de brosses des secondes. Ces esquisses donnent à voir ce que sera la toile & offrent des aides mémoires pour passer à la peinture sur toile. La peinture en extérieur exige une rapide saisie des formes, parfois expéditive, pour satisfaire à l’essentiel de la vision, sans se préoccuper le moins du monde de toute esthétique graphique. Souvent, j’ajoute quelques personnages prélevés de-ci de-là, aucun d’entre eux n’attend que je le croque, tout bouge, & je m’efforce qu’un mouvement commencé vous donne l’illusion qu’il est en train de s’achever. A vous de me dire si cela est réussi ou non.

Trois autres peintures suivent.