prepa ensad ensba inp : va t'on rejouer la Bohème ?

Bohème :

Vie précaire, au jour le jour, souvent privée des acquis sociaux.

La crise monétaire mondiale, devenue crise sociale, aura bousculé l’enseignement privé, sans pour autant lui faire perdre l’équilibre. L’arrêt des coups de griffes idéologiques des grandes écoles d’Art (ensba, ensad, inp) envers les ateliers préparatoires a ramené la confiance du public dans notre institution. La reconnaissance par la direction de l’ensba des désagréments que fait courir l’avancement des dates de concours pour les candidats aura été un pas significatif vers nos prépas.

Le constat est là et bien là : les étudiants étaient au rendez-vous de la dernière rentrée de septembre.

En début d’article, j’ai usé de l’expression de crise sociale.  Car, paradoxalement à l’embellie qui semble vouloir porter nos prépas, il faut souligner la précarisation sociale de nos étudiants. Nous constatons la récurrence de ces derniers à s’endetter pour financer leurs études, et pas seulement pour payer nos prestations. Les frais de scolarité de nombreux établissement supérieurs publics ont nettement augmentés avec l’obligation pour l’étudiant de posséder du matériel numérique haut de gamme voire d’effectuer des réalisations volumiques plastiques à un niveau quasi professionnel. Nos étudiants doivent alors réapprendre la débrouille, user de rétrofit, ou de trucs d'artistes que nous leur apprenons volontiers. Acheter de la toile chez le petit marchand de tissus, nippes et frusques du 10ème arr, revient jusqu’à 80% moins cher que d’aller l’acheter dans un magasin spécialisé type Graphigro, pour une qualité égale !

Photos Koronin : Une fois minimum par semaine nos étudiants sont au musée - ici au château de Chantilly. Il est clair que s'ils devaient chaque fois payer leurs entrées, peu d'entre eux parviendraient à donner suite ! Faire travailler nos étudiants sur du papier karft, leur faire bâtir leurs propres toiles leur permet entre autre de travailler plus sereinement, sans crainte de gâcher du matériel cher. La liberté d'expression plastique, la productivité de travaux en sont largement renforcés.

De plus en plus de nos étudiants vivraient nettement sous le seuil de la pauvreté.  La crise du logement ? Les crises familiales ? La sélection par l’argent ? Les causes de cette précarisation galopante sont multiples, combinatoires, vectorielles entre le coût prohibitif du loyer parisien, l’abandon des responsabilités parentales et le coût des études.  

Aussi certains étudiants nous demandent-ils autant de les aider à trouver un logement en périphérie, si possible en co-location (*), qu' à trouver du travail ou directement les accompagner vers l’assistance sociale. Car soyons précis, 30% des jobs étudiants sont actuellement pris par les jeunes diplômés, qui ne trouvent que peu ou prou d’emplois à la mesure de leurs compétences (info France 2).
(*) Co-louer réduit certes les coûts de logement mais pose à l'étudiant en Art des problèmes d'études à domicile. On ne travaille pas une réalisation plastique comme on révise un cours .  Il convient alors que les co-locataires soient mutuellement ouverts aux compromis et conscients des besoins de chacun.
Enfin, coup de gueule personnel, je reçois régulièrement des propositions de co-locations douteuses, à caractère infâmant type : "homme solitaire recherche jeune co-locataire (fille 18-20 ans) pour partager appart, loyer à négocier, gratuité possible contre arrangements entre adultes.

 Je tiens à dire que, étant directeur d'école, artiste et père, je dégueule ces prédateurs ! 

Koronin n’a pas choisi d’indexer le coût de ses prestations sur la vie, l’inflation, ou toute autre raison pour tenter justifier une augmentation des prix.
Tout au contraire, nous avons décidé de copieusement diviser le coût des prestations de la deuxième année d’études afin de permettre à des étudiants de poursuivre leur cursus, sans devoir retourner à la case départ « université ». 
 

Notons qu’aucun de nos concurrents ne semble désiré nous suivre dans cette voie.
Mais je peux me tromper. Ce serait même à espérer.

PhM.
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